Article La Voix du Nord paru le 31 mars 2014 dans l’édition de Villeneuve d’Ascq – Par Stéphane Hubin
En tête dimanche dernier avec une avance confortable sur ses deux adversaires qualifiés pour le second tour, Gérard Caudron est sorti tranquille vainqueur hier de la triangulaire qui l’opposait à l’UMP et au FN. Le maire sortant avait considéré dans la semaine qu’un score s’approchant des 60 % serait pour lui « un triomphe ». Avec 58,44 % des voix, il a dit dimanche soir toute son émotion de voir le contrat quasi-rempli. Il lui permet de conserver les 40 sièges de sa majorité au conseil municipal, où l’UMP double le nombre de ses représentants avec six élus tandis que le FN y fait son entrée avec trois conseillers.
Les dimanches se suivent et ne se ressemblent en rien à Villeneuve-d’Ascq. Après le coup de froid de dimanche dernier où la majorité sortante, mine déconfite, avait affiché sa déception de devoir en passer par un second tour, l’hôtel de ville a pris un coup de chaud hier soir. Dans une ambiance de fête aux accents parfois potaches, les partisans de Gérard Caudron ont donné de la voix pour saluer une victoire somme toute plutôt tranquille malgré un taux d’abstention de 45,95 % qui a confirmé un certain désamour des Villeneuvois avec les urnes.
L’histoire retiendra que pour permettre à Gérard Caudron d’entrer dans le costume de son sixième mandat, les Villeneuvois ont choisi de lui renouveler presque à l’identique son score d’il y a six ans, celui qui lui avait permis de s’imposer face à Jean-Michel Stievenard (PS) et Didier Plancke (UMP). Le contexte d’une lutte fratricide à gauche, qui avait ancré le scrutin dans une incroyable dramaturgie en 2008, avait chauffé les esprits à blanc. De cette ambiance à la fois fébrile et survoltée il n’était plus question hier soir. Avec ferveur et une pointe d’arrogance, le camp du maire sortant a surtout fêté l’ampleur d’une victoire attendue avec une certaine assurance depuis dimanche dernier. La confortable avance de Gérard Caudron sur ses deux outsiders au premier tour faisait murmurer aux uns et aux autres que l’enjeu du scrutin d’hier résidait plus dans le fait de savoir si les 40 sièges de la majorité sortante seraient préservés ou non.
Avec un score de 58,44 % des voix, cet objectif fixé par la majorité sortante est atteint, elle qui ne semble pas avoir pâti outre mesure de la fracture assumée avec les Verts dans l’entre-deux tours. Mais il faudra faire un peu de place à l’opposition de droite et à l’extrême droite. Après ses 21,94 % du premier tour, Florence Bariseau a confirmé hier qu’une partie des Villeneuvois lui vouait une certaine fidélité. La candidate UMP-UDI double le score de son prédécesseur en 2008 avec 26,85 % des suffrages, et enregistre un gain de 900 voix par rapport à dimanche dernier. Plus que satisfaite, la chef de file de l’opposition du mandat précédent, qui l’emporte dans deux bureaux à Annappes, sort renforcée de ces élections municipales. Elle disposera d’un groupe de six élus contre trois précédemment, et gagne un poste de conseiller communautaire que Florence Bariseau assurera elle-même dans la nouvelle majorité.
Qualifié pour cette triangulaire après dix-neuf années d’absence du débat municipal, le Front national a lui aussi confirmé ce dimanche son score du premier tour. Avec 14,72 % des voix, Véronique Descamps, qui perd quinze voix seulement par rapport à dimanche dernier, montre que sa candidature n’a pas seulement rassemblé les contestataires traditionnels des premiers tours de scrutin. Elle entre au conseil municipal avec deux de ses colistiers, une première, à Villeneuve-d’Ascq. Un fait marquant que Gérard Caudron n’a pas voulu exploiter. Citant un à un les noms des 49 élus du nouveau conseil municipal, il a demandé à ce que la salle applaudisse chacun d’eux. « Ceux qui ont été élus ce soir représentent tous les Villeneuvois », a souligné le vainqueur de la soirée, resté figé quelques minutes devant son pupitre à savourer la clameur. Empli d’émotion, Gérard Caudron, au soir de la confirmation d’un sixième mandat, a voulu jouer la carte de la sagesse. « Je suis bien loin ce soir du Gérard Caudron rugissant d’il y a six ans et j’éprouve une très grande émotion à l’issue d’une campagne humainement difficile », a-t-il assuré avant de demander à sa majorité de faire preuve « d’envie » pour défendre le rayonnement de Villeneuve-d’Ascq. « Un travail qui sera difficile dans le contexte d’une nouvelle majorité à LMCU », a-t-il conclu avant de s’adonner à l’exercice des embrassades.